Les représentations alimentant le débat public et la politique criminelle opposent généralement répression à prévention. La criminologie reconnaît au droit pénal une visée à dominante
répressive. Mais on attribue également au droit pénal – plus particulièrement à son système de sanctions – un effet de prévention générale. En sanctionnant des individus proportionnelle - ment à leur culpabilité et à leur situation personnelle, on s’attend aussi à ce que le droit pénal déploie un effet de prévention spéciale. Ce débat entre prévention et répression s’enflamme à nouveau autour de nombreuses révisions législatives et de réformes pénales.

A l’occasion de son congrès 2021, le Groupe Suisse de Criminologie s’est proposé d’interroger les contenus, formes et dynamiques classiques inhérents à la répression et à la prévention et de questionner leur interaction, à savoir le caractère préventif de la répression et l’aspect répressif de la prévention: s’agit-il de logiques antagonistes ou complémentaires de la politique criminelle et de droit pénal?